Dis-moi, t’aurais pas un pote qui pourrait me filer un coup de main pour démarrer ?

En  fait, on en est tous là, non ? On a tous besoin de réseau. Quelque soit sa situation, son besoin, son envie, on est toujours là, à demander à droite et à gauche :  » Tu connaitrais pas quelqu’un qui … ?  » ,  » T’aurais pas un plan pour … « ,  » Tu pourrais pas me rencarder sur … ?  » . Allez, avouez … on le fait tous !

Et moi, dans ma grande quête des contacts, j’avais du pain sur la planche. Du coup, je me suis dit que je pourrais commencer à réseauter avec des personnes un peu dans la même situation que moi, dans un démarrage d’activité, puisque je devais oublier la solidarité amicale. J’en avais pris mon parti et après tout, si ça marche (oui oui j’y crois dur comme fer !), le mérite ne serait que plus savoureux.

Pour me créer du réseau donc, je pensais d’abord écumer les événements qui auraient pu me mettre en relation avec mes compagnons d’aventure et je décidais de me rendre au Salon des Entrepreneurs. Waouh ! Quelle classe, vous rendez-vous compte ! Ça y est, j’étais dans le bain et je pouvais me déclarer officiellement ENTREPRENEUSE. Si, si, c’était même écrit sur mon badge d’entrée ! Aller à ce salon matérialisait à mes yeux mon nouveau statut. Et du coup, cela devenait vraiment sérieux. Bon d’accord, ce n’est pas le tout d’avoir l’équipement, maintenant il faut faire l’ascension de la montagne. Vous voyez l’image ? J’en étais à peu près là ! Je partais donc sur ce salon, vaillante et conquérante, mon badge fluo autour du cou, me documenter et surtout : rencontrer, rencontrer et rencontrer. J’étais partie avec mon sac débordant de cartes de visite fraîchement imprimées, mes catalogues et … ma thermos de café. Très important la thermos ! Pardon, je voulais dire la « travel-mug », thermos c’est  » has been « . C’est ma complice de journée des rencontres. Elle est là pour me réconforter après un bon vent. C’est fou ça, quand on débute dans l’entrepreneuriat, il y a comme un micro-climat venteux au-dessus de vous. C’est agaçant !

Plus sérieusement, il s’est passé quoi sur ce salon ? Et bien, au détour d’une énième intervention d’un consultant qui veut vous faire acheter son expertise ou d’un vendeur de méthode de boosteur de vente … vous me suivez ? Et bien j’ai réseauté. En fait, c’est assez marrant comme activité. Je me challengeais toute seule :  » Allez Cécile, t’es cap de parler à la fille assise à côté de toi ? « . Bon je l’avoue, oui j’ai parlé à la fille d’à côté, mais en fait, c’est l’intervenante qui nous l’a demandé ! Nous étions dans une cession d’initiation au réseautage ! Quand je vous dit que ce n’est pas inné. Des experts vous vendent leurs services pour vous apprendre ça ! Et par chance, ma voisine de chaise était comme moi. En panne de réseau, à sec. Alors, nous avons échangé nos cartes, nous avons causé changement de vie et nous sommes même reparties ensemble. Et hop ! Une nouvelle copine de galère. C’est bien, elle parlera de mon projet et je parlerai du sien. En fait, c’est pas si compliqué de se faire des contacts.

Bon c’est vrai, la journée n’était pas celle que j’avais imaginée. J’avais donné trois cartes de visites, mon sac pesait une tonne et la thermos était vide.

Et puis, il faut que je vous dise une chose qui me gène dans toute cette histoire de réseautage. Et ça a tendance à me poser quelques soucis existentiels. C’est un échange de bons procédés le réseau, non ? En gros, l’idée c’est quoi : je parle de toi, je t’ouvre une porte mais tu me rends la pareille, OK ? Alors, elle est où la spontanéité du geste, l’authenticité de la relation et le partage sincère et gratuit ? En fait, je crois que je commence à comprendre pourquoi je ne réseaute pas. Parce que je ne sais pas faire ça. C’est bête non ? Surtout quand on se lance tout seul. Mais moi, ça me dérange de devoir calculer ce que je donne et ce que je reçois dans une relation. J’imagine que les champions du réseautage n’ont pas ces états d’âmes et finalement ils avancent beaucoup plus vite, eux. Tant pis pour moi ! Biiiiiiiiiiip, vous êtes recalées et vous irez vous former qu’elle a dit la dame du salon. C’est 2000€ si vous signez tout de suite après c’est plus cher ! Je n’ai pas signé …

Alors qu’est-ce qui est le mieux ? Je ne sais pas trop. Mais ce qui compte, enfin pour moi, c’est ce qui m’inspire vraiment. Et j’adore sympathiser avec des personnes avec lesquelles on peut échanger, on peut donner et recevoir sans avoir en permanence une pensée intéressée en toile de fond. J’aime l’authenticité et oui, je sais que cette valeur, avec sa pote la sincérité, ne sont pas les meilleurs atouts pour une sucess story. J’aurais mieux fait d’être dotée d’un peu plus de culot, d’audace et de  » rentre-dedans « . On ne se refait pas. Mais vous savez quoi … j’y travaille et je vous en parle dans le prochain épisode !

A très vite !