Alors, je ne sais pas vous, mais moi, il y a avait un truc qui me pourrissait mon week-end SYS-TE-MA-TI-QUE-MENT. Ça commençait en règle générale aux alentours de 16h30 TOUS les dimanches, sans exception :

C’était le BLUES du dimanche soir, le BDDS !

Une montée d’angoisse irrépressible, incontrôlable et qui généralement me gâchait toutes mes fins de journée dominicale. Vu que je travaillais avant TOUS les samedis, évidemment, il ne me restait pas grand chose du week-end pour profiter des joies des moments en famille.

Du plus loin que je puisse me souvenir, j’ai attrapé ce  » virus  » quand j’étais enfant. Ça commençait généralement avec les devoirs qu’on repoussait et qu’on casait entre « Starsky et Hutch  » et  » L’amour du risque « . Et puis là, je sentais monter ce sentiment de désespoir (ah si si, à ce point !). Le week-end était terminé ou presque, et l’école allait recommencer le lendemain.

Le truc dingue, c’est que ce blues est resté ensuite tout le temps, tous les week-ends, quelque soit la météo, les loisirs, les saisons, et surtout quelque soit mon âge. Adolescente puis jeune adulte, et ensuite grande adulte et parent, et ainsi de suite. Il n’y a jamais eu d’interruption. J’en venais même à détester le dimanche. Mais là où vraiment j’ai connu le pire de ces angoisses, c’était dans les derniers temps du salariat. Et bien oui, parce que voyez-vous, je m’en voulais par dessus le marché de me laisser absorber par ce foutu blues. Je culpabilisais de ne pas profiter pleinement du peu de temps que j’avais en commun avec mes proches.

Et puis du coup, effet boule de neige… le coucher du dimanche soir… UN ENFER ! Le sommeil qui ne vient pas, les pensées négatives qui arrivent :  » je vais être fatiguée, j’aurais pas envie de me lever, P****! encore une nouvelle semaine à travailler avant que le week-end suivant n’arrive « . Et de toute façon, à quoi bon, puisque j’aurais encore et encore le BDDS et donc fin de week-end de M****!

AAAAAAAAAAHHHHHHHH LA MALEDICTION s’acharne sur moi !!!!!!

J’en était arrivée à un stade où de toute façon, je me disais qu’il vaudrait mieux sauter du samedi au lundi, comme ça, pas de dimanche, pas de blues… mais plus de vie non plus ! Travailler tout le temps pour ne plus se poser de questions.

L’aliénation en fait.

Et puis là, bizarrement, comme par magie, il s’est envolé le BDDS. On ne l’a plus jamais revu celui-là.

 » Mais t’es où ? Pas là !!! Hahaha ! Je t’ai eu, non mais ! je t’ai fait la peau… enfin !

Oui, c’est ça, il n’est plus là.

En fait, il est resté avec ma vie d’avant. Il ne m’a pas suivi dans mon changement de vie. Bah, tu penses, il a eu trop peur de se prendre des vents, vu que maintenant, j’aime mes semaines et mes week-ends ! C’est amusant, j’en ai pris conscience très récemment. On rentrait de week-end en famille, d’un week-end prolongé du mois de mai (je découvre ce que c’est, enfin !), et là, je me faisais cette réflexion :  » Mais je n’ai plus cette boule au ventre… trop bon !! « . Et je me rends compte à quel point ça m’a pourri des moments où j’aurais dû profiter. Imaginez le nombre de dimanches que j’ai détestés à cause de lui. Quel gâchis !

Et c’est pour cela, qu’à partir de maintenant, rien ne gâchera le temps du dimanche que je passe en famille, et encore moins la perspective du lundi matin. En fait, j’adore le lundi : il ouvre la porte aux nouveaux challenges, aux futures rencontres, et à la construction d’un nouvel avenir.

Alors vive le lundi dans la foulée du dimanche !

Et surtout, vive tous les jours de la semaine !